Nous avons vu dans un précédent article que la Bible interdit de se marier avec les non-circoncis étant considérés comme impurs. Cette même norme prévaut chez les musulmans et pour la même raison.
Al-Ristaqi a largement développé ce sujet. Il dit que si un homme épouse une femme et consomme le mariage avant la circoncision, son mariage sera dissous. S’il se circoncit avant de consommer le mariage, celui-ci reste valide selon une opinion. Selon une autre opinion, le mariage est dissous et l’homme doit le contracter de nouveau. Le musulman incirconcis ne peut épouser ni une musulmane ni une chrétienne ou juive, et il sera assimilé à un mage polythéiste. Il ne peut être le tuteur dans le mariage. Ainsi, s’il donne son accord pour le mariage d’une femme sous sa tutelle, le mariage sera dissous sauf s’il y a eu consommation. S’il est témoin dans un mariage, le mariage est considéré comme invalide.
Al-Bahuti indique que le mari peut contraindre sa femme musulmane à se faire circoncire tout comme il peut la contraindre à accomplir ses prières.
Après avoir passé en revue les opinions des juristes classiques, Al-Sukkari, un auteur égyptien moderne, donne l’opinion suivante:
Comme il est prouvé de manière absolue que l’existence du prépuce est un vice répugnant du fait qu’il est le lieu d’accumulation de saleté et de détritus, il ne fait pas de doute que ce vice donne à la femme le choix de dissoudre le mariage avec un musulman incirconcis pour les raisons suivantes:
1) Bien que le prépuce n’empêche pas la jouissance sexuelle entre les deux époux, il est prouvé qu’il est un vecteur de maladies transmissibles à l’épouse […].
2) Le mariage a été institué en islam afin de réaliser des objectifs nobles, le plus important étant l’affection et la compassion entre les époux ainsi que la sauvegarde de la chasteté. Or, l’incirconcision est répugnante et repousse la femme. Elle provoque la répulsion et la discorde entre les deux conjoints au lieu de l’affection et la concorde. Par conséquent, la famille finit par se détruire et ses membres recherchent la perversion.
3) La femme souhaite toujours voir dans son mari un modèle et un espoir pour sa vie. Elle souhaite voir en lui la beauté, la bonne odeur et la bonne compagnie […]. Or, la saleté, la mauvaise odeur et les préjudices que cause son prépuce sont contraires à tout cela. Ce qui influence les relations entre les deux conjoints […]. On peut en conclure que l’opinion dominante et celle que nous choisissons […] est d’accorder à la femme le choix de dissoudre le mariage avec un incirconcis car l’islam est la religion de la propreté et de la pureté et rejette la saleté et les détritus .
Ni’mat Abu-al-Su’ud rapporte que sous l’occupation turque en Égypte lorsqu’un Égyptien épousait une Turque, il insistait pour qu’elle se circoncise avant le mariage. Et lorsqu’un Soudanais épousait une Égyptienne, il insistait que cette dernière soit infibulée .
Un auteur marocain écrit que la circoncision “confère à l’homme la pureté. Faire l’amour avec un non circoncis reviendrait à blasphémer”. La même aversion se retrouve en Tunisie. Bouhdiba écrit:
Depuis quelques années, la Tunisie commence à admettre qu’une Tunisienne musulmane puisse épouser un non-musulman. Mesure audacieuse s’il en fut, unique d’ailleurs à travers le monde musulman et qui est occasion à interpellation régulière jusqu’au parlement tunisien. Or, ce qui choque le plus les gens dans l’affaire c’est l’idée qu’une musulmane puisse coucher avec un non-circoncis; même en mariage légal.
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