Le sexe dans l’islam: contraindre la femme à avoir des relations sexuelles

Le mariage en droit musulman classique est défini généralement comme le contrat qui permet aux deux contractants de jouir l’un de l’autre d’une manière légale.

On retrouve cette définition dans le code de statut personnel du Yémen unifié (1992) qui dit: “Le mariage est le lien établi par un pacte légal entre deux époux rendant une femme permise à un homme légalement, et dont le but est la constitution d’une famille basée sur la bonne compagnie” (art. 6). Il ajoute qu’un des devoirs de la femme est de “se laisser posséder par le mari en étant apte au coït légal sans la présence d’une autre personne” (art. 40). Ce devoir ne figure pas dans le catalogue des devoirs du mari à l’égard de sa femme.

Une fatwa de Qaradawi expose la position du droit musulman dans ce domaine comme suit:

L’homme, en matière sexuelle, est le requérant et la femme la requise. Celle-ci est tenue de répondre aux désirs sexuels de son mari. Un récit de Mahomet dit: “Si un homme demande à sa femme de répondre à ses besoins sexuels, celle-ci doit l’exaucer même si elle se trouve sur un four brûlant”. La femme est mise en garde de refuser sa demande sans raison valable parce que cela risque de pousser le mari à avoir un comportement anormal. Mahomet dit: “Si un homme appelle sa femme à le rejoindre dans son lit, et qu’elle refuse de venir le laissant dormir en colère contre elle, les anges la maudissent jusqu’au matin”. Afin qu’elle reste à la disposition de son mari, la femme ne saurait s’adonner à un jeûne volontaire (par opposition au jeûne de Ramadan) sans l’autorisation de son mari. Qaradawi affirme cependant que la femme a aussi des droits sur son mari sur ce plan. Le mari devrait préparer sa femme à l’acte sexuel et l’amener au plaisir.

Un autre auteur écrit que la pire des désobéissances de la femme consiste à se refuser à son mari s’il l’appelle au lit. En plus des récits cités par Qaradawi, il cite les deux récits suivants:

Par celui qui tient l’âme de Mahomet entre ses mains, la femme ne remplit son devoir à l’égard de son Dieu que si elle remplit ses devoirs à l’égard de son mari et ne se refuse pas à lui même sur la selle d’un chameau.

Toute femme qui meurt ayant satisfait son mari entre au paradis; la plupart des cas où la femme est allée en enfer est à la suite de sa désobéissance à son mari et son ingratitude envers ses bienfaits.

La femme qui refuserait de se soumettre à l’acte sexuel est en situation de désobéissance envers son mari. Celui-ci pourra alors user de son droit de la châtier pour parvenir à ses fins. Le Coran dit à cet égard:

Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs bien. Les femmes vertueuses sont obéissantes à leurs maris, et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand (4:34).

Quant au droit de la femme d’avoir des rapports sexuels, les opinions divergent. Certains disent que le mari remplit son devoir s’il couche avec elle une fois chaque mois, ou chaque quatre mois. L’école hanafite ne lui reconnaît le droit de réclamer, pendant la durée du mariage, qu’un seul rapport sexuel. Mais aujourd’hui on considère l’abstinence des rapports sexuels de la part du mari comme portant préjudice à la femme. Celle-ci a dans ce cas le droit de demander le divorce, si elle arrive à prouver cette abstinence. Sa demande est rejetée si le mari jure qu’il a des rapports avec sa femme, à moins que celle-ci soit restée vierge et que deux femmes expertes l’aient confirmé. Si la femme n’est pas vierge et prétend avoir été déflorée par d’autres moyens que l’acte sexuel, sa demande est aussi rejetée si le mari jure le contraire.

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Si les préjudices entre conjoints tombent sous le coup des normes légales générales, aucune norme n’est prévue pour le cas de viol entre conjoint. Ceci n’entre pas dans le cadre de l’article 6 de la loi égyptienne 25 de 1929 qui permet le divorce pour cause de préjudice qui empêche la vie commune.

Une étude égyptienne démontre que les maris recourent souvent à la force pour obtenir des rapports sexuels non désirés par leurs femmes. Et bien qu’elles désapprouvent l’attitude de leurs maris, certaines leur trouvent une justification dans le fait que les rapports sexuels sont un droit du mari dicté par Dieu.

Une information de janvier 2010 provenant de la France fait frémir. L’information dit:

20 ans de prison pour avoir arraché les yeux de sa femme

Vingt ans de prison. C’est la peine infligée à un homme pour avoir arraché les yeux de sa femme. La cour d’assises du Vaucluse a assorti en appel,  la condamnation d’une période de sûreté équivalant aux deux tiers de la peine. Le condamné âgé de 34 ans, de nationalité marocaine, s’est également vu infliger une interdiction définitive de séjour sur le territoire français. Il avait été condamné en première instance à trente ans de réclusion par la cour d’assises du Gard, pour actes de torture et barbarie ayant entraîné une infirmité permanente.

“Ma cliente est satisfaite de ce verdict dans la mesure où contrairement au premier verdict une peine de sûreté a été prononcée et qu’enfin cette affaire est terminée, elle va pouvoir passer à autre chose”, a déclaré Maitre Mimran, avocate de l’épouse, Samira Bari, qui avait 23 ans à l’époque des faits. La jeune femme est aveugle depuis et porte des prothèses oculaires.

En juillet 2003, une violente dispute avait éclaté entre l’homme et son épouse dans leur appartement d’un quartier populaire de Nîmes après que cette dernière ait refusé d’avoir une relation sexuelle. Dans un déchaînement de violence, le mari jaloux du moindre regard échangé avec un homme l’avait énucléée. Les chirurgiens n’ont pas réussi à sauver les yeux de la jeune femme. Le mari avait pris la fuite en Allemagne où il avait finalement été interpellé.

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