Lettre ouverte aux autorités suisses: Solution du conflit du Proche-Orient: un seul État avec des droits égaux pour tous selon le modèle suisse

Mesdames, Messieurs les Conseillers fédéraux,

Mme Micheline Calmy-Rey, ex-conseillère fédérale,

En tant que Suisse, chrétien d’origine palestinienne, Dr en droit, responsable du droit arabe et musulman à l’Institut suisse de droit comparé (1980-2009), auteur de nombreux ouvrages, dont une traduction de la Constitution suisse en arabe pour la Confédération, je me permets de vous écrire à propos de ce qui se passe dans mon pays d’origine.

Israël a détruit lors de sa création 81% des villages palestiniens, expulsé leurs habitants et refuse leur retour pour le seul crime qu’ils ne sont pas juifs. La politique d’épuration ethnique et de destruction n’a jamais cessé contre la population non-juive, tant à l’intérieur des frontières de l’État d’Israël que dans les territoires occupés. Je vous signale, à titre d’exemple, l’expulsion des habitants du village d’Emmaüs en 1967, sa destruction et l’établissement d’un Parc Canada sur les terres de ce village avec le soutien financier des juifs canadiens. Vous pouvez à cet effet visionner ce petit film sur ce village et la liste des villages détruits par Israël

Aujourd’hui encore des bandes armées juives, soutenues par l’armée et la police israéliennes, rodent dans les villes et villages tant arabes que mixtes pour terroriser la population non-juive, détruisant leurs voitures et leurs biens et arrêtant des centaines de personnes, dont des mineurs. Vous pouvez à cet effet visionner ce petit film reçu d’une habitante de Haïfa: 

Le Comité des citoyens arabes d’Israël a lancé un appel à la Communauté internationale pour la protection des citoyens palestiniens d’Israël  https://www.adalah.org/en/content/view/10321

Et ce qui se passe dans les territoires palestiniens en Ci-Jordanie et à Gaza vous est certainement connu, et il est inutile de vous l’exposer.

Ces pratiques israéliennes violent le droit international, notamment les Conventions de Genève, dont la Suisse est dépositaire. Il est donc du devoir de la Suisse de veiller au respect de ces conventions par Israël et de protéger la population palestinienne contre les pratiques israéliennes.

Ces violations du droit international se répèteront tant qu’une solution ne sera pas trouvée au conflit du Proche-Orient. Mais quelle solution?

Invitée du 19h30 dimanche du 16 mai 2021, l’ex-conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, ex-responsable de la diplomatie helvétique, est revenue sur la crise israélo-palestinienne. Pour elle, la situation actuelle prouve l’échec de la communauté internationale et il en devient même de plus en plus difficile d’imaginer une solution à deux États. Alors qu’elle était conseillère fédérale, Micheline Calmy-Rey a été partie prenante d’une tentative de résolution du conflit. Présentée en 2003, l’initiative de Genève avait pour but de régler tous les litiges entre Israéliens et Palestiniens. Comme beaucoup d’autres plans de paix avant lui, il a finalement échoué. Pour l’ex-conseillère fédérale, il s’agissait d’une proposition sérieuse, mais il n’est plus du tout sûr qu’un tel plan soit encore réalisable aujourd’hui.

Je partage totalement son point de vue, et j’invite la Confédération suisse à opter désormais pour la solution d’un seul État, avec des droits égaux pour tous, selon le modèle suisse. En tant que juriste suisse et traducteur de la Constitution suisse en arabe, je suis à cet égard prêt à discuter avec vous à propos de cette solution. Raison pour laquelle je sollicite un rendez-vous avec les autorités fédérales pour en débattre.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs les Conseillers fédéraux, Madame Micheline Calmy-Rey, ex-conseillère fédérale, l’expression de ma haute considération.

M. Peter Maurer, Président du CICR  [email protected] et [email protected]

M. Kenneth Roth, Président de Human Rights Watch [email protected]

M. Nussbaumer, Président de la Fédération des avocats suisses   [email protected]  et [email protected]

Mgr Felix Gmür, Président de la Conférence des Évêques suisses [email protected] et [email protected]

Mme Rita Famos, Présidente de la fédération des Églises protestantes de Suisse  [email protected]

M. Peter Marbet, Directeur de Caritas Suisse [email protected]

Mme Rinaldi, Présidente Amnesty international [email protected]  

High Follow‑Up Committee for Arab Citizens of Israel [email protected]

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