Sami Aldeeb: La Palestine et le nazisme juif – Episode 1

Je commence aujourd’hui une série d’articles sur la Palestine et le nazisme juif, en arabe et en français, enregistrés sur ma chaîne youtube https://www.youtube.com/user/samialdeeb/videos. Les articles en langue arabe sont publiés sur ma page dans le forum arabe http://www.ahewar.org/m.asp?i=5388

Ces articles m’ont été imposés par la situation actuelle dans notre malheureuse région.

Il y a d’abord les pays arabes – traîtres – pour utiliser le mot tel qu’il est – qui commencent à se jeter dans les bras d’Israël sans être au courant des projets préparés par cet État contre toute notre région.

D’autre part, j’ai enregistré plusieurs vidéos avec des chaînes d’agnostiques et d’athées arabes, mais aussi missionnaires, et j’ai découvert par la suite que ces chaînes sont malheureusement entraînées comme les pays arabes dans les bras d’Israël.
Ceci constitue une trahison de leur idéal. Elles critiquent l’Islam, pour des raisons légitimes, mais se mettent également à défendre un État fondé sur un système religieux, raciste, nazi. C’est une terrible contradiction que ne les honore pas. Mais je ne veux pas perdre l’espoir dans ces groupes, car ils ne savent peut-être pas ce qui se passe dans notre région. Il est donc de mon devoir de le leur rappeler.

Deuxième remarque: Le titre de ces épisodes: La Palestine et le nazisme juif. La notion de nazisme juif n’est pas de moi. Elle est empruntée au philosophe israélien Yeshayahu Leibowitz, Professeur de l’Université hébraïque de Jérusalem, décédé en 1994, opposant de la politique d’Israël, qu’il décrit comme étant un régime judéo-nazi.
Mais allons au-delà des expressions et voyons la  réalité.

Dans mes articles, je me suis principalement appuyé sur ma brochure intitulée Discrimination contre les non-Juifs en Israël, publiée en français en 1992, puis mise à jour en arabe en 2003. 
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La première chose que je veux expliquer dans cet article est le sens de la liberté religieuse. Pourquoi? Parce que l’Etat d’Israël prétend respecter les libertés et les minorités. Mais quelle est la réalité?

Vous constaterez de mes articles qu’Israël applique une politique discriminatoire à l’égard des non-juifs, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, pour le seul crime qu’ils ne sont pas juifs, tout comme les nazis allemands ont persécuté les Juifs pour le seul crime qu’ils étaient juifs. Et voilà les points de concorde entre le nazisme allemand et le nazisme juif.

Quel est donc le sens de la liberté religieuse?

1) La liberté religieuse dans les documents internationaux

La liberté religieuse garantit le droit d’adhérer à une religion donnée et de pratiquer le culte prévu par cette religion. Mais en plus, elle exclut toute discrimination en raison de la religion. C’est ce qui découle de l’article premier de la Charte des Nations Unies et de l’article 2 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ce dernier aspect de la liberté religieuse est développé par la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, dont nous citons l’article 4 alinéa premier:

Tous les Etats prendront des mesures efficaces pour prévenir et éliminer toute discrimination fondée sur la religion ou la conviction, dans la reconnaissance, l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tous les domaines de la vie civile, économique, politique, sociale et culturelle.


2) La liberté religieuse dans la Déclaration d’indépendance de l’État d’Israël

Le 14 mai 1948, 37 membres du Conseil provisoire du peuple signèrent une déclaration qui stipule, entre autre:

Nous membres du Conseil national représentant la communauté juive de Palestine et le mouvement sioniste … nous proclamons la création d’un Etat juif en terre d’Israël qui portera le nom d’Etat d’Israël.

L’Etat d’Israël sera ouvert à l’immigration juive et aux juifs venant de tous les pays de leur dispersion; il veillera au développement du pays pour le bénéfice de tous ses habitants, il sera fondé sur la liberté, la justice et la paix selon l’idéal des prophètes d’Israël; il assurera la plus complète égalité sociale et politique à tous ses habitants sans distinction de religion, de race ou de sexe; il garantira la liberté de culte, de conscience, de langue, d’éducation et de culture; il assurera la protection des lieux saints de toutes les religions et sera fidèle aux principes de la Charte des Nations.

Cette Déclaration, nommée d’une manière erronée Déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël, est en fait une déclaration de création d’un Etat juif en terre d’Israël, comme le dit le préambule. Elle passe, volontairement, sous silence les frontières de cet Etat, lesquelles n’ont jamais été définies par la suite.

La partie qui concerne l’égalité des droits n’a aucune valeur juridique puisque cette Déclaration n’a jamais été votée ou homologuée par la Knesset. Bien plus, une loi a été adoptée le 23 juillet 1980 qui dit:

Lorsque la cour, affrontée à une question juridique nécessitant une décision, ne trouve pas de réponse la concernant dans la loi, dans la jurisprudence ou par analogie, elle doit rendre sa décision à la lumière des principes de la liberté, de l’équité et de la paix établis par l’héritage d’Israël.

Lors des débats relatifs à cette loi, Shulamit Aloni a signalé à la Knesset que l’héritage d’Israël comprend aussi la Halacha (règles religieuses juives) qui affirme, entre autre: « Seuls vous, les juifs, vous êtes appelés des êtres humains; les nations du monde ne sont pas des êtres humains; il n’est pas exigé d’étendre l’aide à un goy/non-juif puisqu’il est dit les païens ne comptent pas; il est interdit d’étendre l’aide aux goys/non-juifs le jour de Sabbat, puisque le danger à la vie supprime les interdictions du Sabbat seulement dans le cas de danger à la vie juive ». Shulamit Aloni a proposé alors d’inscrire la mention établis par la Déclaration d’indépendance. Un autre député a proposé d’y ajouter établis par l’héritage universel de l’humanité. Mais ces deux amendements ont été rejetés.

Israël n’a pas de constitution car les religieux juifs ont peur d’inclure un article établissant l’égalité entre les gens sans distinction de religion. Ils considèrent les Juifs aau-dessus de tout. Le rabbin ashkénaze Shlomo Gurin s’est déclaré opposé à l’adoption d’une loi antiraciste, car elle signifie l’abolition de la frontière entre non-juifs et juifs.

En 1992, une loi fondamentale sur la Dignité et la liberté de l’homme, amendée en 1994, contient des normes à caractère constitutionnel. Toutefois, cette loi, qui est une déclaration des droits de l’homme, ne prévoie pas le droit à l’égalité et ne garantit aucune protection aux citoyens arabes israéliens contre la discrimination. Les tribunaux israéliens n’ont rendu aucune décision fondée sur cette loi visant à annuler les lois ou pratiques racistes contre les non-juifs. Les tribunaux israéliens justifient généralement la discrimination à l’égard des non-Juifs et défendent les actions du gouvernement israélien dans ce domaine.

Les pratiques et les lois qui ont suivi la Déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël démontrent plus que tout autre argument que ses auteurs n’avaient nullement l’intention de se conformer aux principes d’égalité et de non-discrimination y mentionnés.
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Je reviendrai dans le prochain article sur la récente loi relative à la judéité de l’État d’Israël, qui est en fait une véritable loi nazie. 

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Sami Aldeeb, dr en droit
Directeur du Centre de droit arabe et islamique https://www.sami-aldeeb.com
Mes ouvrages: https://sami-aldeeb.com/livres-books

Liste des localités palestiniennes détruites par Israël et dont les habitants ont été chassés pour le seul crime qu’ils ne sont pas juifs: https://goo.gl/7kfiWK

Discriminations contre les non-juifs en Israël: https://goo.gl/cDZ2Z4

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