L’Islam actuel est incompatible avec la démocratie

Je travaille depuis de nombreuses années sur le droit musulman que j’enseigne. J’ai aussi traduit le Coran en français en anglais et en italien par ordre chronologique.

Je viens de publier un ouvrage sur l’Avenir des musulmans en Occident, cas de la Suisse, en français et en italien, que vous pouvez télécharger gratuitement en cliquant sur le lien.

Je pense que l’Islam actuel est incompatible avec la démocratie et que sans une refonte totale de l’Islam, les musulmans et le monde auront des années sombres devant eux, très sombres. Pour que l’Islam soit compatible avec la démocratie il faut:

– faire une révision totale du concept de la révélation, laquelle n’est pas la parole de Dieu aux humains, mais une parole des humains sur Dieu (avec ce que cela comporte comme bêtises et idéalismes);

– passer de régimes religieux à des régimes laïcs.

Or, voilà ce qu’écrit Al-Qaradawi (un modéré!!) à propos des laïcs et de la laïcité:

Le laïc [musulman] qui refuse le principe de l’application du droit musulman n’a de l’islam que le nom. Il est un apostat sans aucun doute. Il doit être invité à se repentir, en lui exposant, preuves à l’appui, les points dont il doute. S’il ne se repent pas, il est jugé comme apostat, privé de son appartenance à l’islam – ou pour ainsi dire de sa “nationalité musulmane”, il est séparé de sa femme et de ses enfants, et on lui applique les normes relatives aux apostats récalcitrants, dans cette vie et après sa mort.

Al-Qaradawi ajoute:

La laïcité estime qu’elle a le droit d’établir la loi pour la société, et que l’islam n’a pas le droit de gouverner et de légiférer, de dire ce qui est licite et ce qui est illicite. Ce faisant, la laïcité usurpe le pouvoir absolu de Dieu dans le domaine de la législation et le donne à l’être humain. Elle fait ainsi de l’homme un égal de Dieu qui l’a créé. Bien plus, elle place la parole de l’homme au-dessus de la parole de Dieu, lui accordant un pouvoir et une compétence confisqués à Dieu. L’homme devient de la sorte un dieu gouverné par ce qu’il veut […]. La laïcité accepte le droit positif, qui n’a ni histoire, ni racine, ni acceptation générale, et récuse le droit musulman que la majorité considère comme loi divine, équitable, parfaite et éternelle.

(Yusuf Al-Qaradawi: Al-islam wal-‘ilmaniyyah wajhan li-wajh, Mu’assa-sat al-risalah, Beyrouth, 3e éd., 1992, p. 73-74 et 118-119. Ouvrage sur le site d’Al-Qaradawi. Al-Qaradawi est le Président du Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche. Il dirige des émissions religieuses à la télévision Al-Jazeera et a écrit une centaine d’ouvrages).

Sami Aldeeb

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